La forêt communale de Thônes

Une forêt communale n’est pas une forêt comme les autres. Elle est d’abord un élément de patrimoine privé de la commune dont les actes de gestion s’inscrivent dans un cadre réglementaire commun : le régime forestier. La mise en œuvre de ce «régime» est confiée par la loi à l’Office National des forêts (ONF).

​​​​​​​A l’origine il y avait 13 forêts sectionales sur le territoire communal de Thônes. C’est en 1991 que l’ensemble de ces forêts a été regroupé en une nouvelle unité d’aménagement appelé « LA FORET COMMUNALE DE THÔNES (FCT) ».

D’une surface de 1508,18 ha (1501,36 FCT et 6,82 Hospices de Thônes acquis dernièrement). Elle s’étage de 584 m à 1800 m d’altitude et est inscrite dans un projet d’aménagement forestier qui a été renouvelé en 2024 pour une période de 20 ans. La commune s’est aussi engagée dans une politique de gestion durable de sa forêt en adhérant au système de certification PEFC en 2006.

Afin de répondre au document d’aménagement, la forêt est divisée en plusieurs unités de gestion (146). Celles-ci ont des rôles différents qui peuvent s’accumuler et qui sont gérés de différentes manières :

• Rôle de production, on va chercher à avoir des bois de qualités pour approvisionner la filière bois.
• Rôle de protection contre les risques naturels : mise en place de travaux pour limiter les évènements (abattage perpendiculaire à la pente ou favoriser la régénération pour limiter les chutes de blocs par exemple.)
• Rôle de préservation de la biodiversité en laissant des secteurs en libre évolution ou encore en créant des mares forestières… Prise en compte des zones Natura 2000 et autres entités de préservation.
• Rôle d’accueil du public, cela passe par la mise en place de panneaux et de mobiliers, l’entretien des sentiers.

La topographie de notre forêt la rend difficilement accessible, notamment pour l’exploitation. Les pistes de débardage ne sont pas toujours présentes et faisables ce qui limite l’accessibilité des engins attitrés. D’autres techniques peuvent être également utilisées comme le câble aérien et l’hélicoptère. Cependant, celles-ci restent très coûteuses et peu utilisées.

Sur les 1508 ha, seulement 36 % sont exploitables au tracteur ou au câble. 

Le document d’aménagement forestier cadre ainsi les grandes lignes de l’exploitation et des travaux à réaliser. Il définit les rotations de coupe entre 12 et 20 ans suivant les parcelles et leur potentialité. La plupart des coupes sont dites irrégulières pour limiter l’impact sur le paysage, garder un couvert continu mais aussi maintenir la ressource forestière. C’est donc l’ONF qui est chargé de mettre en application ce document en lien avec les élus.
Les prévisions sont parfois revues à cause d’événement imprévus. En effet, on connaît depuis 2022 une augmentation des attaques de scolytes sur l’épicéa qui sont la conséquence d’étés très secs et d’hivers doux. Des coupes plus franches, appelées sanitaires, sont donc entreprises pour essayer de valoriser les bois atteints, sécuriser les accès et limiter l’impact sur le paysage.

​​​​​​​Aujourd’hui une nouvelle menace « Incendie » pèse sur la forêt. Des actions ponctuelles vont être mises en place (tournées de surveillance, communication sur la thématique « feu », information du public via des panneaux et adaptation du système de desserte). Pour rappel, 9 incendies sur 10 sont dus aux activités humaines.

La forêt de Thônes a son musée...

Thônes a la chance d’avoir un musée dédié : l’Écomusée du Bois et de la Forêt. Suite à l’achat de parcelles forestières, le projet « FORÊT ÉCOLE » permet de proposer des sorties de proximité couvrant tous les sujets de la filière. Voir ici.

... et son roi !

Suite à la malheureuse tempête du 26 décembre 1999, le roi du Mont, un épicéa majestueux d’une hauteur de 56 m, d’une circonférence à 1,30 m de 5,20 m et d’un volume estimé (bois d’œuvre) à 35 m³, a cédé. Tronçonné en 4 parties on le retrouve entre autres à l’entrée de l’Écomusée du Bois (bassin fleuri) et à la chapelle du Calvaire (table du maître-autel). En 2001 le nouveau Roi du Mont a été intronisé à 40 m au sud-est de l’ancien. Il mesure 54 m de hauteur, a une circonférence à 1,30 m du sol de 3,71 m et un volume estimé (bois d’œuvre) de 25 m³.